CORBEAU ET BEAU CORPS
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Harry Potter › Slash - Male/Male › Harry/Draco
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Disclaimer:
I do not own Harry Potter, nor any of the characters from the books or movies. I do not make any money from the writing of this story.
Pré au Lard et achats inconsidérés
Chapitre trois : Pré au Lard et achats inconsidérés
« Ecoute, Harry, on est venu ici pour se détendre, alors détends toi, ok ? »
« Ouais, Pré Au Lard est l’endroit rêvé pour oublier ! Allons nous saouler aux Trois Balais ! »
« Roooon !! » Hermione dévisagea Ron avec effroi, visiblement incapable de deviner s’il plaisantait ou non.
« Ben quoi ? Si on peut même plus aller boire un coup sans... »
« Tu es Préfet en Chef, Ronald Weasley, tu ne peux pas conseiller à Harry... »
Harry décrocha de la conversation à cet instant précis. Les prises de bec entre ses deux meilleurs amis étaient sans doute entrées dans la légende de Poudlard. Un peu comme les Maraudeurs à leur époque, ou plus récemment les terribles jumeaux Weasley... Comme l’aurait si bien dit un grand penseur actuel, à savoir Draco Malfoy, « Miss Cervelle Hypertrophiée et la Belette s’aiment d’une manière étrange ».
Super, même quand je suis à Pré Au Lard avec Ron et ‘Mione, je pense à qui ? A môssieur Sex Symbol des Serpentard ! Je suis maudit... Enfin tant que je n’ai pas une érection dans la rue...
Le seul aspect positif à cette engueulade, c’est que Harry pu s’éloigner sans se faire remarquer. Il quitta la rue principale du village, longea quelques maisons de pierre aux toits d’ardoise, puis commença à déambuler devant des magasins où il n’était jamais venu. Alors qu’il réfléchissait encore une fois à cette énigme qu’était Draco Malfoy, au pouvoir hypnotisant que ce garçon exerçait sur lui, et à l’incroyable charisme qu’il développait, ses yeux furent soudain attiré par une vitrine colorée, où quelques hiboux côtoyaient des chats et des tarentules dans des cages sans âge.
Les amis d’Anny Mall : c’était visiblement le nom de l’animalerie. Mais ce n’est pas cela qui retint l’attention du jeune garçon. Ce fut plutôt le pelage couleur sable, et le corps souple et gracieux...
Une fouine... Bon sang c’est une fouine...Le museau pointu, le corps allongé, les petites pattes aux griffes courtes.
Une idée était en train de germer dans l’esprit du jeune Gryffondor. Une idée foireuse, d’ailleurs, et il s’en serait aperçu rapidement si, à cet instant, son instinct de Gryffondor fonceur n’avait pas pris le pas sur sa réflexion. Mais la connexion avait été rompue entre raison et agissement, et sans s’en rendre vraiment compte, Harry poussa la porte de la petite boutique, qui s’ouvrit dans un tintement de clochettes.
Après tout, si Malfoy avait son maudit corbeau, est ce qu’il ne pourrait pas avoir...
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« Harry ! » Ca, c’était la voix de Ron.
« Tu veux que Dumbledore nous tue, Harry !?! Mais bon sang, poignarde nous dans le dos directement !! » Là, c’était Hermione, et son sens inné de la demi mesure.
« N’en fait pas trop, ‘Mione, on est pas censé le culpabiliser tout de même... »
Harry regarda ses deux amis, retenant un soupir de désespoir. En tout et pour tout, il avait réussi à leur échapper, quoi, un quart d’heure ? Mais ceux-ci fixaient déjà la petite boule de poil qu’il tenait dans ses bras.
« Qu’est ce que c’est que cette chose ? » l’interrogea la jeune fille en ce penchant sur l’animal, tandis que Ron le regardait d’un air éberlué.
« Je vous présente Malfoy, la fouine », répondit l’adolescent en rougissant légèrement.
« ... »
« Putain, ça c’est génial ! » Les yeux de Ron se mirent à briller d’enthousiasme, tandis que Hermione, réduite au silence, faisait une petite moue dubitative. « Malfoy la fouine est à notre merci, on va pouvoir le martyriser !! »
Disant cela, et avant que Harry n’ait pu réagir, Ron prit l’animal entre ses mains et l’attira vers lui. La fouine, qui avait trouvé refuge dans les bras de son nouveau maître depuis sa sortie de l’animalerie, se débattit instantanément et commença à griffer et à mordre le rouquin indélicat.
« Eh, eh !! Sale bête, il est aussi désagréable que le vrai ma parole !! »
« Pitié, Harry, dis moi que tu n’as pas fait ça ? » gémit Hermione d’une voix sourde. « On n’achète pas un animal pour se venger de quelqu’un ... »
Harry, qui venait de récupérer sa bestiole terrorisée, serra l’animal dans ses bras pour le rassurer.
Avoir Malfoy dans mes bras... Mon rêve devient réalité ! Enfin presque... Avoir le vrai Malfoy, sa peau pâle et souple, ses lèvres douces et tentantes, ses petites fesses rebondies, ça ce serait vraiment le rêve !!
« Je ne suis pas un monstre. Jamais je ne ferai souffrir un animal pour me venger d’un crétin congénital ! » affirma le garçon en secouant la tête.
« Ouais, mais par contre tu pourrais lui fabriquer un collier et une laisse, et humilier l’autre connard ! », ajouta Ron en frottant ses avants bras meurtris par les petits crocs.
Hermione n’avait pas l’air convaincu, et elle regardait l’animal avec suspicion. Quand les trois Gryffondors revinrent sur l’artère principale de Pré Au Lard, l’animal avait élu domicile dans le creux du bras replié de Harry, où il commençait à s’endormir sous les caresses que son maître lui prodiguait du bout des doigts.
Ca, c’est sûr que c’est pas ce foutu Serpentard qui se laisserait aller comme ça sous mes caresses...
« Est-ce que tu crois que Malfoy la fouine sera la bienvenue aux Trois Balais ? » interrogea le rouquin qui, depuis tout à l’heure, n’avait pas oublié son projet initial de beuverie. « En plus Neville, Dean et Seamus y sont rentrés tout à l’heure. Je suis sûr que Malfoy la fouine les fera beaucoup rire. »
Ron semblait se délecter de ces trois mots collés ensemble : Malfoy la fouine. Il ne perdait pas une occasion de les prononcer, de les faire rouler sous sa langue.
« Et puis si Malfoy la fouine doit partager notre dortoir, il est normal d’aller leur présenter cette sale bête ! » continuait le jeune Weasley, un sourire extatique étirant ses lèvres.
« Tu veux pas le redire encore une fois, Ron ? » persifla Hermione en tendant la main vers la porte de la vieille taverne.
« Dire quoi, ‘Mione ? »
« Malfoy la fouine... »
Harry éclata de rire. Ainsi Hermione, Miss Cervelle En Ebullition, avait remarqué aussi cette nouvelle petite disposition de leur ami, à associer les mots fouine et Malfoy dans un même souffle.
Moi personnellement, ce serait plutôt les mots Malfoy et prends moi que j’associerais... Et je pourrais les répéter à l’infini !
« Vous êtes vraiment des gamins, vous deux ! » leur lança t-il néanmoins en entrant à son tour dans la salle surpeuplée où tout Poudlard s’était apparemment donné rendez vous en ce samedi après midi ensoleillé.
« Oh ! Parce que tu trouves très adulte d’aller acheter une fouine pour l’appeler comme ton pire ennemi ? » fustigea la jeune femme en glissant un regard vers l’animal qui ne semblait pas du tout malheureux.
« Et qui est donc ce pire ennemi, Potter ? » demanda une voix traînante, si aisément reconnaissable.
« Gloups »
Ca, c’était Ron qui venait d’avaler de travers.
« Aïe »
Merci Hermione pour ton soutien.
« Eh bien, Potter, que tiens tu dans tes bras ?
Harry se retourna pour faire face au regard mi-amusé, mi-agacé du Serpentard aux yeux gris.
Aux si jooooolis yeux gris... Miam ! Non Harry, arrête ça tout de suite. Pas la peine de se ridiculiser devant ce... mec.
« Malfoy, quelle surprise, tu as laissé ton oiseau de malheur chez toi ? » demanda Harry en réunissant dans ces quelques mots toute la hargne qu’il pouvait.
Mais ni la question ni le ton employé ne semblèrent blesser l’adolescent blond, dont les yeux étaient maintenant fixés sur la petite boule de poil brunâtre réfugiée entre les bras croisés de Harry.
« Potter avait besoin de se défouler. » répondit il. « Je l’ai laissé s’envoler dans le village. Aux dernières nouvelles, il tournait autour de la volière de la Poste Centrale. Quelle idée de fréquenter des hiboux, ça doit être une autre des caractéristiques de son nom : il aime traîner avec les espèces inférieures. » En disant cela, Draco avait imperceptiblement tourné son regard argenté vers Hermione Granger, qui grimaça et s’éloigna avec autant de dignité que possible.
Ron, lui, ne semblait pas prêt à autant de magnanimité. Le rouge lui monta aux joues, et il s’emporta vivement.
« Va te faire foutre, Malfoy. Il n’y a pas d’espèces inférieures ici, par contre il y a de sacrés connards ! »
« Parle autrement à mon chéri ! » hurla une voix stridente, qui n’avait rien à envier aux cris d’une Banshee. Pansy Parkinson venait de rejoindre son fiancé, et se tint courageusement à ses côtés devant les deux Gryffondor.
Merde, va te faire foutre, Parkinson ! Comment peut-il toucher un laideron comme toi ? Bon ok, elle n’est pas si laide que ça, elle est juste banale... et conne.
« Ok, Ron, on va pas y passer la journée. Allons plutôt rejoindre ‘Mione », interrompit brusquement Harry. Il ne supportait pas la présence de Pansy. Sa jalousie atteignait alors des sommets. Et en plus sa voix donnait des migraines.
« Présente lui au moins Malfoy la fouine » susurra Ron, provoquant ainsi une lueur de surprise dans les yeux de Draco.
« Quoi ? » glapit Pansy.
« Hum, oui, c’est une idée », admit Harry, qui pourtant se sentit un peu gêné à cette perspective. Il se sentait soudainement assez... ridicule. « Eh bien je te présente mon nouvel animal de compagnie, une fouine. Je l’ai baptisé Malfoy... »
« Ta fouine... s’appelle Malfoy ? »
Ah merde, il y avait comme un éclair d’amusement perceptible dans son regard. Le garçon blond tourna la tête vers Pansy Parkinson, dont les lèvres étaient étirées en un sourire qui aurait pu vouloir dire « je te l’avait bien dit ». Puis il reporta toute son attention sur l’animal qui s’étira dans les bras de son propriétaire, et qui, du bout du museau pointu, alla taquiner la main inerte de Harry en quête de caresses. Instinctivement, Harry se mit à fourrager dans la douce fourrure.
« Eh bien, ça n’a pas l’air d’être désagréable d’être Malfoy la fouine » glissa le Serpentard d’une voix... sensuelle.
Aaaarg. Non, pas ça. Je me damnerais pour que cette voix là me dise des trucs salaces à l’oreille... rien qu’une fois...
Au grand désespoir de Harry, le garçon s’approcha de lui... beaucoup trop près. Puis les doigts de Malf... de Draco vinrent frôler à leur tour la tête de l’animal, qui sembla fondre sous la caresse.
« Est-ce qu’elle dort dans ton lit avec toi ? » chuchota Draco en dardant vers le Gryffondor tétanisé un regard... brûlant et plein de sous entendus. « Heureuse bestiole. »
Quand Draco Malfoy et Pansy Parkinson quittèrent les Trois Balais, les bras du garçon enlaçant amoureusement la taille de sa fiancée, ils laissèrent derrière eux un Harry Potter hagard et un Ronald Weasley traumatisé.
« Il... Ce... Ce type t’a fait des propositions, ou j’ai rêvé ? » bégaya le rouquin.
« Il a voulu se foutre de ma gueule, Ron, c’est tout. »
« Ouais, j’espère. Ce serait trop bizarre, sinon. »
Ce serait inespéré. Maintenant la question, c’est « était-il sérieux ? » Si oui, je m’inscris pour le prochain tour !
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Les avis des Gryffondor sur la venue de Malfoy la fouine dans le dortoir des garçons de septième année ne furent pas aussi unanimes que Ron avait pu le croire.
Neville accueillit le petit animal avec enthousiasme, et il fallu que Seamus le menace d’un sortilège de ColleLangue pour le réfréner et le faire taire un peu, car le garçon avait commencé un cours magistral sur l’habitat et l’alimentation des mustélidés.
« Et vois tu Harry, si tu t’occupes bien de lui... J’dis « lui » parce que c’est un mâle, avait précisé l’adolescent en manipulant la bestiole avec précaution pour montrer le ventre pâle. Comme tu peux le voir, il... »
« Mais ça pue les fouines ! » avait gémi Dean, dont la patience envers les animaux était réduite au strict minimum.
« Evidemment, c’est de la même famille que les putois, tout de même » avait rétorqué Neville d’un ton docte.
« On dirait un prof quand il parle comme ça », avait murmuré Ron, qui s’était assis sur le lit de Harry, à ses côtés. Le rouquin jouait avec une petite figurine d’Olivier Dubois, leur ancien capitaine de Quidditch de l’équipe de Gryffondor, qui venait d’être titularisé dans l’équipe des Marteaux de Manchester.
Les pensées de Harry, en revanche, étaient occupées à tout autre chose.
‘Y voudraient pas arrêter de tripoter Malfoy, tous autant qu’ils sont ? Ca commence à m’énerver. Tripoter Malfoy... Rhaaaa ! Je vais devenir dingue ! Il faut que je sache ce qui s’est vraiment passé à Pré Au Lard... Est-ce qu’il m’a dragué, ou non ? Si oui, je signe tout de suite !!!
« Et pour l’odeur, on fait quoi ? Y’a un sort pour ça ? »
« Ben, si on pratique l’ablation des glandes... »
« Ouais ! » hurla Ron en sautant à terre brusquement, se mettant à sautiller comme une puce.« Coupons les couilles de Malfoy ! Il puera moins et ça nous défoulera !! »
Harry, estomaqué, resta sans voix alors que ses quatre compagnons de chambre partaient dans un fou rire irrépressible.
« Nan mais ça va pas, non !?! Vous êtes malades ? » finit-il par s’emporter. D’un geste rageur, Harry vient reprendre Malfoy des bras de Neville, et jeta aux garçons hilares ce qui ressemblait à un regard qui tue.
Encore une fois, on peut pas dire que je leur foute la trouille. Merde, j’ai quand même dégommé un Seigneur des Ténèbres !! Un peu de respect ! Pff, je devrais prendre des cours avec Rogue... Lui, il arriverait à faire taire n’importe qui d’un seul regard !
« Rhoo, c’est bon Harry, on blaguait » articula enfin Ron quand sa crise de rire s’atténua.
« Ouais, t’as pas d’humour aujourd’hui ou quoi ? » rajouta Dean.
Nan, pas d’humour... Couper les couilles de Malfoy !! Bande d’abrutis... Ni à la fouine, ni au vrai... ‘spèce de tarés !
Il lui apparut néanmoins qu’au risque de passer pour un fou furieux, il valait mieux qu’il fournisse une explication à son manque manifeste d’humour.
« Vous voulez donner raison à Hermione, ou quoi ? » Paf, argument imparable ! « Je vous dit que je n’ai pas acheté cet animal pour le martyriser. Malfoy la fouine ne subira aucun mauvais traitement, d’aucun d’entre vous, c’est clair ? Sinon je n’hésiterai pas à vous faire passer le goût de faire des blagues foireuses... »
Le ton de Harry étonna un peu ses amis. Il ne plaisantait vraiment pas. Et après qu’il fut sorti du dortoir, son animal blotti dans le creux de son bras, les quatre garçons restèrent un instant silencieux.
« Qu’est ce qui lui prend ? On n’allait pas lui faire de mal, à sa fouine... » Ron paraissait un peu blessé.
« Il est un peu sur les nerfs en ce moment, non ? » remarqua Neville.
« Y ferait mieux de se payer une fille plutôt qu’un animal de compagnie, déclara Seamus. Ca l’aiderait à se calmer peut être... »
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« Il l’a appelée Malfoy ? » La voix de Millicent Bullstrode oscillait entre l’incrédulité totale et l’amusement profond.
« Ouaip, chérie, si ça c’est pas un signe... » lui répondit Pansy en se laissant tomber, sans aucune gêne, sur le profond canapé que l’autre jeune fille occupait déjà. Elle atterrit sur les genoux de sa compagne, et s’y installa confortablement.
« Il l’a appelée Malfoy ?!! »
« Tu vas le répéter combien de fois, Milly ? » la coupa une voix un peu agacée.
« Toi, la fouine, tu m’appelles pas Milly. Tu m’appelles Millicent. On n’a pas élevé des véracrasses ensemble, figure toi... »
Draco releva brusquement les yeux du tas de paquets qu’il avait ramené de Pré Au Lard. Comme à chacune de ses sorties dans le petit village sorcier, il avait littéralement dévalisé les magasins. Secrètement, Draco espérait parvenir à l’exploit improbable de ruiner la famille Malfoy avant d’avoir atteint 20 ans... De toutes façons, il aurait toujours de quoi subsister grâce aux possessions de sa mère, celles qui lui venaient des Black. Et puis... faire enrager son père n’avait pas de prix...
« Petite garce ! Tu es vraiment une belle salope quand tu t’y mets. »
« Eeeh, je pensais que tu aimais les salopes. Après tout pour apprécier Potter... »
« Ne dit pas ça !! » rugit Draco. Depuis quelques temps, il supportait de moins en moins les insultes contre son Gryffondor. Il pouvait devenir extrêmement désagréable pour protéger « l’honneur » de son futur compagnon.
Ben oui, futur compagnon. Je vais quand même pas le laisser à quelqu’un d’autre ! Ce serait du gâchis.
Millicent Bullstrode haussa les épaules et reporta son attention sur le tas de paquets qui jonchaient le lit du Préfet Malfoy. Ses petits yeux bruns étincelèrent.
« Y’a quelque chose pour moi là dedans ? » demanda t-elle en minaudant.
« Ouais, une muselière... » grogna Draco.
Milly se renfrogna, tandis que Pansy éclatait de rire.
« En tous cas, dit elle finalement, on connaît au moins un des fantasmes de Potter maintenant. On sait qu’il voudrait te tenir en laisse. »
« Putain, les filles, c’est de ma vie qu’on parle ! Soyez un peu sérieuses ! Vous croyez que j’ai eu raison de lui faire des avances aussi... directes ? »
« C’est bon, Draco, tu lui as pas demandé de baisser son pantalon, non plus. Je t’assure que c’était juste ce qu’il fallait. »
Le garçon resta un instant silencieux, à soupeser ce qui venait d’être dit.
« Vous avez une technique de drague un peu agressive, je trouve... » finit-il par dire.
« Evidemment ! Si j’avais du attendre que Pansy fasse le premier pas, on en serait encore à s’appeler pas nos noms de famille. »
« Milly a raison, Draco. Il faut bien que l’un de vous deux prenne l’initiative. »
« Et ce sera pareil quand vous serez au pieu, chéri... »
Draco soupira. Lui et Harry au lit... Avec des pensées comme ça, il était sûr de faire de beaux rêves ce soir.
« Eh, Pansy, avoue qu’il avait la classe, aujourd’hui, mon petit Harry... souffla Draco en s’approchant du canapé.
« C’est vrai qu’il était pas mal fringué », reconnut la jeune fille.
« Il s’arrange avec le temps. Il ressemble moins à un clochard moldu », ajouta Millicent. « Tu pourras peut être en faire quelque chose de présentable, un jour. »
« Si j’avais pu le coincer dans les chiottes des Trois Balais... gémit Draco en rejoignant les deux amantes sur le sofa. Les trois ados se collèrent les uns aux autres, épaule contre épaule, et Draco prit un coussin sur ses genoux. « Je te jure ! Il aurait pas pu s’asseoir de toute la semaine... »
« Ouais, ça c’est un comportement que j’aime ! Agressif et dominateur ! Maintenant que tu as commencé, ne t’arrête pas. Chauffe le, le petit Potter ! Profite : tu as un sujet de conversation tout trouvé, il te suffit d’aller causer bestiole... »
« Ca peut le faire, » rajouta Pansy. « Ensuite, tu peux toujours faire dégénérer la conversation. »
« Ouais, je fais ça très bien d’habitude ».
« Et puis le double langage... Les Malfoys maîtrisent assez bien ça, n’est ce pas Draco chéri ? »
« Oh, Pansy, les Malfoys maîtrisent tout ce qui est double : double langage, double discours... double pénétration... »
« Draco !!! »
« Gniarc, gniarc, gniarc ! »
« Sang Pur ! Millicent ! Tu as vraiment un rire de hyène, ça fout les jetons ! »
Pansy lui administra une petite claque amicale sur la cuisse :
« Allez, chéri, déballe c’que t’as acheté pour ton amoureux, au lieu d’insulter ma Milly. On va choisir ensemble ce que tu dois lui offrir en premier. »
« Oh oui, montre nous les cadeaux pour Potter ! »
« Après le repas, les filles. En tant que Préfet, je me dois d’être présent à notre table pour faire régner la Loi et l’Ordre... »
« Hmm, je préfère quand tu fais régner la discorde et le Chaos. C’est plus drôle.
« Ca, Pansy chérie, » susurra Draco en prenant le bras de sa fiancée, tandis que Millicent volait un dernier baiser à sa compagne, « ce sera pour la table des Gryffondor. Je vais passer discuter avec mon Attrapeur préféré. »
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Ne le regarde pas, ne le regarde pas, ne le regarde pas... Ah, merde, j’ai regardé ! Il est vraiment trop beau...
Harry soupira. Draco Malfoy venait de faire son entrée dans la Grande Salle, Pansy Parkinson pendue à son bras, Millicent Bullstrode, Blaise Zabini, Crabbe et Goyle derrière lui.
Putain, Parkinson, lâche le ! Je suis sûr qu’il ne peut pas te toucher sans gerber ! C’est pas juuuuuste !!
Un second soupir vint rejoindre le premier. Aux yeux de tous ses condisciples de Gryffondor, Harry avait sa tête des mauvais jours. Il semblait totalement absent, voir même anéanti.
« Merde, comprenez le », avait murmuré Ron quand il s’était assis à table. « Se faire humilier par Malfoy en permanence, ça doit être usant pour les nerfs. »
« C’est vrai qu’ils se sont croisés au Trois Balais cet après midi ? » demanda Colin Crivey, qui regrettait visiblement de ne pas avoir été là pour LE scoop de la journée.
« Ouais. Ca a failli être saignant, » admit Ron, qui pavoisait d’être au centre de tant d’attention. « Moi et Harry, on était vachement remontés. Mais Malfoy, lui, il traînait sans ses deux gorilles, Crabbe et Goyle. Il était juste avec l’autre conne, Parkinson. »
Lavande et Parvati gloussèrent bêtement en jetant des coups d’œil à la dérobée vers la table des Serpentard.
« Alors du coup, ce trouillard a préféré se la jouer séducteur ! »
« Un trouillard qui se la joue séducteur ? Tu dois être en train de parler de toi, Weasley, pas vrai ? »
Au son de la voix honnie, Ron sursauta sur son banc, et se retourna vivement. Draco Malfoy, fidèle à lui-même, vêtu avec élégance et sobriété, ses cheveux blonds négligemment rejetés en arrière, avait approché sans bruit de la table des Gryffondor. Il tenait Pansy par la taille, et elle-même avait passé son bras autour des épaules du jeune homme.
A l’instar de tous ses camarades, Harry s’était retourné en entendant Draco. Sur ses genoux, la petite fouine qui dormait, roulée en boule, ouvrit un œil paresseux.
Nan, c’est vraiment pas juste. Saleté de Parkinson, va crever ! T’as pas le droit d’être dans ses bras alors qu’il m’a allumé tout à l’heure... Pitiééé !!! Faites qu’il recommence. Cette fois je suis prêt, je pourrais lui répondre, et il comprendra que je suis d’accord pour Tout. Ab-So-Lu-Ment Tout !
Pourquoi attendre, alors ? Fais le premier pas, drague le, lui indiqua une petite voix qui, depuis quelques temps, lui donnait vraiment des conseils dangereux.
Nononononon... J’oserai jamais ! En plus, y’a trop de monde dans cette foutue Grande Salle. Comment veux tu faire des déclarations enflammées devant... tous ces gens ?
« Eh bien, Potter, j’espère que tu as plus de réparti que ton ami le rouquin. Il ne sait faire le fier qu’avec les êtres moins évolués que lui. C’est pas facile à trouver, mais à cette table, il y a quelques beaux spécimens. »
« Malfoy, toi qui est un être évolué, enfin selon toi... Pourquoi t’es-tu perdu sur le chemin vers Ta table ? C’était trop compliqué ? Pourtant regarde, il suffit de suivre ce qui est vert, laid et stupide... » Harry pencha un peu la tête sur le côté, plissa les yeux, puis continua. « ... comme Parkinson par exemple. »
Draco serra les dents, et évita de répondre. A une époque pourtant, il ne se serait pas gêné. Il avait même déjà la réplique au bout de la langue : ce qui est vert, laid et stupide ? Comme tes yeux pas exemple ? Au lieu de cela, Draco lâcha Pansy, qui affichait un air condescendant, et s’approcha du Gryffondor.
« Eh, Potter, je vois que tu as... Malfoy sur les genoux. Comment va cette adorable créature ? »
Il s’arrêta juste devant Harry qui, assis, devait lever les yeux pour le dévisager. Puis il se pencha doucement, et sa main parcourut la distance qui la séparait de l’animal. Lorsque les doigts de Draco commencèrent à caresser la fourrure douce et chaude, la fouine se tourna d’elle-même sur le dos et offrit son ventre aux caresses.
Harry était tétanisé. Les doigts de Draco étaient tellement proches d’une... certaine partie de son anatomie qui, malgré tout son sang froid, risquait de ne pas rester insensible, ni endormi.
La honte suprême !! Je vais bander devant Malfoy et devant toute l’école...
« Y’a des fois, Harry, où je me dis que je devrais échanger ma place avec cette bête », murmura le Serpentard à voix à peine audible. « Après tout, quitte à avoir Malfoy sur tes genoux, autant avoir le vrai, non ? » Son pouce effleura très doucement la cuisse de Harry, qui ne put retenir un gémissement étouffé. Avant qu’il ait pu réagir, Draco s’était éloigné à nouveau, et faisait un clin d’œil à Pansy qui lui offrit en retour, un sourire d’une sincérité désarmante.
« Me feras tu l’honneur, chérie ? » demanda t-il avec distinction en lui offrant son bras.
Pansy hocha délicatement la tête, puis elle s’appuya doucement et sensuellement contre le corps du garçon, et déposa un baiser léger sur le coin de ses lèvres.
C’en fut trop pour Harry. Il se leva précipitamment, indifférent aux appels de Ron ou d’Hermione, et envoyant au sol Malfoy la fouine, qui atterrit souplement et regarda autour d’elle d’un air stupéfait. Mais son maître était déjà loin, et l’animal, de dépit, courut se mettre à l’abri sous une table. Ce fut une petite main constellée de tâches de rousseur qui l’attrapa au vol et l’emmena loin du tumulte de la Grande Salle.
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« J’y ai été un peu trop fort ? »
« Nan ! C’est un Gryffondor, il faut mettre le paquet pour qu’il comprenne. »
« Putain, Milly...cent, Millicent, je lui ai dit clairement que je voulais être sur ses genoux !! La prochaine étape, c’est de lui mettre directement la main dans le pantalon, ou quoi ? »
« Si tu fais ça, je veux être là pour voir sa tête ! » Pansy était surexcitée depuis le retour des trois conspirateurs dans la chambre de Préfet de Draco. « C’était impayable, j’te jure, il était tellement gêné, il ne savait plus où se mettre ! »
« Mais ça prouve que notre plan est bon. Il réagit exactement comme Pansy quand j’ai commencé à m’intéresser à elle. »
« Et tu t’attends à ce que j’agisse comme toi, Millicent ? Excuse moi, mais un Malfoy est censé se comporter avec classe et élégance... Si j’étais comme toi, je n’aurais qu’à le coincer dans un recoin sombre, ce n’est pas ce qui manque à Poudlard, et ensuite j’improviserais... »
« Très bon plan ! J’approuve. Reste à savoir où se trouve Potter. L’avantage, c’est qu’il traîne souvent seul... »
Draco leva les yeux au ciel, de découragement. Ces deux filles étaient totalement déchaînées. Il finissait par se demander s’il n’avait pas signé son arrêt de mort en acceptant leur aide pour conquérir Harry.
D’un geste souple, il ôta sa robe d’uniforme, fit passer son chandail au dessus de sa tête, et s’effondra sur son lit. Une simple caresse avait failli lui faire perdre toute maîtrise. Un frôlement, du bout du pouce, sur le tissu qui recouvrait une cuisse, avait suffi pour qu’il ait envie d’envoyer balader honneur et réputation, et se jeter sur Harry pour le violer.
Je t’aurais pris sur cette table, je te jure Harry. Je t’aurais fait jouir avant que quiconque puisse m’arrêter...
Son érection n’avait pas disparue, et cela commençait à être extrêmement douloureux.
« Toi, mon pauvre chéri, tu attends qu’on parte pour passer aux travaux manuels », dit Milly sans aucune pudeur.
Pansy soupira. Visiblement, elle avait espéré profiter de la chambre et du lit...
« Inutile de soupirer comme une âme en peine, Pansy chérie. Je vous laisse jusqu’à minuit, ensuite je reviens dormir. Essayez de ne pas être à poil quand je repasserai cette porte, je suis un garçon sensible tout de même. »
Un petit rire sarcastique accueillit cette déclaration.
« Eh, emmène ta bestiole avec toi. J’aime pas quand Potter nous mate ! » entendit Draco alors qu’il quittait sa chambre.
Après avoir tourné un moment en rond dans les couloirs froids et lugubres, avec pour seule compagnie son corbeau, Draco Malfoy décida que son directeur de maison était peut être la personne idéale à qui parler. Après tout, même si personne n’était censé le savoir (et un certain nombre l’ignoraient encore), Severus Rogue, Maître des Potions inquiétant et terreur de bien des élèves, fréquentait quand même une Gryffondor.
Ginny Weasley.
La sœur de l’autre crétin.
Avec Rogue.
Vraiment le monde ne tournait plus très rond. Mais puisque les Gryffondor semblaient être une espèce différente des autres sorciers, avec des principes bizarres et des réactions imprévisibles... peut être était-il judicieux d’aller demander conseil à un homme qui avait réussi à en attirer un exemplaire dans son lit.
Nanti de ces bonnes résolutions, Draco dirigea ses pas vers les cachots où se terrait le Maître des Potions.
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Ouf, plus long que prévu, ce chapitre. J'espère que vous avez aimé
« Ecoute, Harry, on est venu ici pour se détendre, alors détends toi, ok ? »
« Ouais, Pré Au Lard est l’endroit rêvé pour oublier ! Allons nous saouler aux Trois Balais ! »
« Roooon !! » Hermione dévisagea Ron avec effroi, visiblement incapable de deviner s’il plaisantait ou non.
« Ben quoi ? Si on peut même plus aller boire un coup sans... »
« Tu es Préfet en Chef, Ronald Weasley, tu ne peux pas conseiller à Harry... »
Harry décrocha de la conversation à cet instant précis. Les prises de bec entre ses deux meilleurs amis étaient sans doute entrées dans la légende de Poudlard. Un peu comme les Maraudeurs à leur époque, ou plus récemment les terribles jumeaux Weasley... Comme l’aurait si bien dit un grand penseur actuel, à savoir Draco Malfoy, « Miss Cervelle Hypertrophiée et la Belette s’aiment d’une manière étrange ».
Super, même quand je suis à Pré Au Lard avec Ron et ‘Mione, je pense à qui ? A môssieur Sex Symbol des Serpentard ! Je suis maudit... Enfin tant que je n’ai pas une érection dans la rue...
Le seul aspect positif à cette engueulade, c’est que Harry pu s’éloigner sans se faire remarquer. Il quitta la rue principale du village, longea quelques maisons de pierre aux toits d’ardoise, puis commença à déambuler devant des magasins où il n’était jamais venu. Alors qu’il réfléchissait encore une fois à cette énigme qu’était Draco Malfoy, au pouvoir hypnotisant que ce garçon exerçait sur lui, et à l’incroyable charisme qu’il développait, ses yeux furent soudain attiré par une vitrine colorée, où quelques hiboux côtoyaient des chats et des tarentules dans des cages sans âge.
Les amis d’Anny Mall : c’était visiblement le nom de l’animalerie. Mais ce n’est pas cela qui retint l’attention du jeune garçon. Ce fut plutôt le pelage couleur sable, et le corps souple et gracieux...
Une fouine... Bon sang c’est une fouine...Le museau pointu, le corps allongé, les petites pattes aux griffes courtes.
Une idée était en train de germer dans l’esprit du jeune Gryffondor. Une idée foireuse, d’ailleurs, et il s’en serait aperçu rapidement si, à cet instant, son instinct de Gryffondor fonceur n’avait pas pris le pas sur sa réflexion. Mais la connexion avait été rompue entre raison et agissement, et sans s’en rendre vraiment compte, Harry poussa la porte de la petite boutique, qui s’ouvrit dans un tintement de clochettes.
Après tout, si Malfoy avait son maudit corbeau, est ce qu’il ne pourrait pas avoir...
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« Harry ! » Ca, c’était la voix de Ron.
« Tu veux que Dumbledore nous tue, Harry !?! Mais bon sang, poignarde nous dans le dos directement !! » Là, c’était Hermione, et son sens inné de la demi mesure.
« N’en fait pas trop, ‘Mione, on est pas censé le culpabiliser tout de même... »
Harry regarda ses deux amis, retenant un soupir de désespoir. En tout et pour tout, il avait réussi à leur échapper, quoi, un quart d’heure ? Mais ceux-ci fixaient déjà la petite boule de poil qu’il tenait dans ses bras.
« Qu’est ce que c’est que cette chose ? » l’interrogea la jeune fille en ce penchant sur l’animal, tandis que Ron le regardait d’un air éberlué.
« Je vous présente Malfoy, la fouine », répondit l’adolescent en rougissant légèrement.
« ... »
« Putain, ça c’est génial ! » Les yeux de Ron se mirent à briller d’enthousiasme, tandis que Hermione, réduite au silence, faisait une petite moue dubitative. « Malfoy la fouine est à notre merci, on va pouvoir le martyriser !! »
Disant cela, et avant que Harry n’ait pu réagir, Ron prit l’animal entre ses mains et l’attira vers lui. La fouine, qui avait trouvé refuge dans les bras de son nouveau maître depuis sa sortie de l’animalerie, se débattit instantanément et commença à griffer et à mordre le rouquin indélicat.
« Eh, eh !! Sale bête, il est aussi désagréable que le vrai ma parole !! »
« Pitié, Harry, dis moi que tu n’as pas fait ça ? » gémit Hermione d’une voix sourde. « On n’achète pas un animal pour se venger de quelqu’un ... »
Harry, qui venait de récupérer sa bestiole terrorisée, serra l’animal dans ses bras pour le rassurer.
Avoir Malfoy dans mes bras... Mon rêve devient réalité ! Enfin presque... Avoir le vrai Malfoy, sa peau pâle et souple, ses lèvres douces et tentantes, ses petites fesses rebondies, ça ce serait vraiment le rêve !!
« Je ne suis pas un monstre. Jamais je ne ferai souffrir un animal pour me venger d’un crétin congénital ! » affirma le garçon en secouant la tête.
« Ouais, mais par contre tu pourrais lui fabriquer un collier et une laisse, et humilier l’autre connard ! », ajouta Ron en frottant ses avants bras meurtris par les petits crocs.
Hermione n’avait pas l’air convaincu, et elle regardait l’animal avec suspicion. Quand les trois Gryffondors revinrent sur l’artère principale de Pré Au Lard, l’animal avait élu domicile dans le creux du bras replié de Harry, où il commençait à s’endormir sous les caresses que son maître lui prodiguait du bout des doigts.
Ca, c’est sûr que c’est pas ce foutu Serpentard qui se laisserait aller comme ça sous mes caresses...
« Est-ce que tu crois que Malfoy la fouine sera la bienvenue aux Trois Balais ? » interrogea le rouquin qui, depuis tout à l’heure, n’avait pas oublié son projet initial de beuverie. « En plus Neville, Dean et Seamus y sont rentrés tout à l’heure. Je suis sûr que Malfoy la fouine les fera beaucoup rire. »
Ron semblait se délecter de ces trois mots collés ensemble : Malfoy la fouine. Il ne perdait pas une occasion de les prononcer, de les faire rouler sous sa langue.
« Et puis si Malfoy la fouine doit partager notre dortoir, il est normal d’aller leur présenter cette sale bête ! » continuait le jeune Weasley, un sourire extatique étirant ses lèvres.
« Tu veux pas le redire encore une fois, Ron ? » persifla Hermione en tendant la main vers la porte de la vieille taverne.
« Dire quoi, ‘Mione ? »
« Malfoy la fouine... »
Harry éclata de rire. Ainsi Hermione, Miss Cervelle En Ebullition, avait remarqué aussi cette nouvelle petite disposition de leur ami, à associer les mots fouine et Malfoy dans un même souffle.
Moi personnellement, ce serait plutôt les mots Malfoy et prends moi que j’associerais... Et je pourrais les répéter à l’infini !
« Vous êtes vraiment des gamins, vous deux ! » leur lança t-il néanmoins en entrant à son tour dans la salle surpeuplée où tout Poudlard s’était apparemment donné rendez vous en ce samedi après midi ensoleillé.
« Oh ! Parce que tu trouves très adulte d’aller acheter une fouine pour l’appeler comme ton pire ennemi ? » fustigea la jeune femme en glissant un regard vers l’animal qui ne semblait pas du tout malheureux.
« Et qui est donc ce pire ennemi, Potter ? » demanda une voix traînante, si aisément reconnaissable.
« Gloups »
Ca, c’était Ron qui venait d’avaler de travers.
« Aïe »
Merci Hermione pour ton soutien.
« Eh bien, Potter, que tiens tu dans tes bras ?
Harry se retourna pour faire face au regard mi-amusé, mi-agacé du Serpentard aux yeux gris.
Aux si jooooolis yeux gris... Miam ! Non Harry, arrête ça tout de suite. Pas la peine de se ridiculiser devant ce... mec.
« Malfoy, quelle surprise, tu as laissé ton oiseau de malheur chez toi ? » demanda Harry en réunissant dans ces quelques mots toute la hargne qu’il pouvait.
Mais ni la question ni le ton employé ne semblèrent blesser l’adolescent blond, dont les yeux étaient maintenant fixés sur la petite boule de poil brunâtre réfugiée entre les bras croisés de Harry.
« Potter avait besoin de se défouler. » répondit il. « Je l’ai laissé s’envoler dans le village. Aux dernières nouvelles, il tournait autour de la volière de la Poste Centrale. Quelle idée de fréquenter des hiboux, ça doit être une autre des caractéristiques de son nom : il aime traîner avec les espèces inférieures. » En disant cela, Draco avait imperceptiblement tourné son regard argenté vers Hermione Granger, qui grimaça et s’éloigna avec autant de dignité que possible.
Ron, lui, ne semblait pas prêt à autant de magnanimité. Le rouge lui monta aux joues, et il s’emporta vivement.
« Va te faire foutre, Malfoy. Il n’y a pas d’espèces inférieures ici, par contre il y a de sacrés connards ! »
« Parle autrement à mon chéri ! » hurla une voix stridente, qui n’avait rien à envier aux cris d’une Banshee. Pansy Parkinson venait de rejoindre son fiancé, et se tint courageusement à ses côtés devant les deux Gryffondor.
Merde, va te faire foutre, Parkinson ! Comment peut-il toucher un laideron comme toi ? Bon ok, elle n’est pas si laide que ça, elle est juste banale... et conne.
« Ok, Ron, on va pas y passer la journée. Allons plutôt rejoindre ‘Mione », interrompit brusquement Harry. Il ne supportait pas la présence de Pansy. Sa jalousie atteignait alors des sommets. Et en plus sa voix donnait des migraines.
« Présente lui au moins Malfoy la fouine » susurra Ron, provoquant ainsi une lueur de surprise dans les yeux de Draco.
« Quoi ? » glapit Pansy.
« Hum, oui, c’est une idée », admit Harry, qui pourtant se sentit un peu gêné à cette perspective. Il se sentait soudainement assez... ridicule. « Eh bien je te présente mon nouvel animal de compagnie, une fouine. Je l’ai baptisé Malfoy... »
« Ta fouine... s’appelle Malfoy ? »
Ah merde, il y avait comme un éclair d’amusement perceptible dans son regard. Le garçon blond tourna la tête vers Pansy Parkinson, dont les lèvres étaient étirées en un sourire qui aurait pu vouloir dire « je te l’avait bien dit ». Puis il reporta toute son attention sur l’animal qui s’étira dans les bras de son propriétaire, et qui, du bout du museau pointu, alla taquiner la main inerte de Harry en quête de caresses. Instinctivement, Harry se mit à fourrager dans la douce fourrure.
« Eh bien, ça n’a pas l’air d’être désagréable d’être Malfoy la fouine » glissa le Serpentard d’une voix... sensuelle.
Aaaarg. Non, pas ça. Je me damnerais pour que cette voix là me dise des trucs salaces à l’oreille... rien qu’une fois...
Au grand désespoir de Harry, le garçon s’approcha de lui... beaucoup trop près. Puis les doigts de Malf... de Draco vinrent frôler à leur tour la tête de l’animal, qui sembla fondre sous la caresse.
« Est-ce qu’elle dort dans ton lit avec toi ? » chuchota Draco en dardant vers le Gryffondor tétanisé un regard... brûlant et plein de sous entendus. « Heureuse bestiole. »
Quand Draco Malfoy et Pansy Parkinson quittèrent les Trois Balais, les bras du garçon enlaçant amoureusement la taille de sa fiancée, ils laissèrent derrière eux un Harry Potter hagard et un Ronald Weasley traumatisé.
« Il... Ce... Ce type t’a fait des propositions, ou j’ai rêvé ? » bégaya le rouquin.
« Il a voulu se foutre de ma gueule, Ron, c’est tout. »
« Ouais, j’espère. Ce serait trop bizarre, sinon. »
Ce serait inespéré. Maintenant la question, c’est « était-il sérieux ? » Si oui, je m’inscris pour le prochain tour !
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Les avis des Gryffondor sur la venue de Malfoy la fouine dans le dortoir des garçons de septième année ne furent pas aussi unanimes que Ron avait pu le croire.
Neville accueillit le petit animal avec enthousiasme, et il fallu que Seamus le menace d’un sortilège de ColleLangue pour le réfréner et le faire taire un peu, car le garçon avait commencé un cours magistral sur l’habitat et l’alimentation des mustélidés.
« Et vois tu Harry, si tu t’occupes bien de lui... J’dis « lui » parce que c’est un mâle, avait précisé l’adolescent en manipulant la bestiole avec précaution pour montrer le ventre pâle. Comme tu peux le voir, il... »
« Mais ça pue les fouines ! » avait gémi Dean, dont la patience envers les animaux était réduite au strict minimum.
« Evidemment, c’est de la même famille que les putois, tout de même » avait rétorqué Neville d’un ton docte.
« On dirait un prof quand il parle comme ça », avait murmuré Ron, qui s’était assis sur le lit de Harry, à ses côtés. Le rouquin jouait avec une petite figurine d’Olivier Dubois, leur ancien capitaine de Quidditch de l’équipe de Gryffondor, qui venait d’être titularisé dans l’équipe des Marteaux de Manchester.
Les pensées de Harry, en revanche, étaient occupées à tout autre chose.
‘Y voudraient pas arrêter de tripoter Malfoy, tous autant qu’ils sont ? Ca commence à m’énerver. Tripoter Malfoy... Rhaaaa ! Je vais devenir dingue ! Il faut que je sache ce qui s’est vraiment passé à Pré Au Lard... Est-ce qu’il m’a dragué, ou non ? Si oui, je signe tout de suite !!!
« Et pour l’odeur, on fait quoi ? Y’a un sort pour ça ? »
« Ben, si on pratique l’ablation des glandes... »
« Ouais ! » hurla Ron en sautant à terre brusquement, se mettant à sautiller comme une puce.« Coupons les couilles de Malfoy ! Il puera moins et ça nous défoulera !! »
Harry, estomaqué, resta sans voix alors que ses quatre compagnons de chambre partaient dans un fou rire irrépressible.
« Nan mais ça va pas, non !?! Vous êtes malades ? » finit-il par s’emporter. D’un geste rageur, Harry vient reprendre Malfoy des bras de Neville, et jeta aux garçons hilares ce qui ressemblait à un regard qui tue.
Encore une fois, on peut pas dire que je leur foute la trouille. Merde, j’ai quand même dégommé un Seigneur des Ténèbres !! Un peu de respect ! Pff, je devrais prendre des cours avec Rogue... Lui, il arriverait à faire taire n’importe qui d’un seul regard !
« Rhoo, c’est bon Harry, on blaguait » articula enfin Ron quand sa crise de rire s’atténua.
« Ouais, t’as pas d’humour aujourd’hui ou quoi ? » rajouta Dean.
Nan, pas d’humour... Couper les couilles de Malfoy !! Bande d’abrutis... Ni à la fouine, ni au vrai... ‘spèce de tarés !
Il lui apparut néanmoins qu’au risque de passer pour un fou furieux, il valait mieux qu’il fournisse une explication à son manque manifeste d’humour.
« Vous voulez donner raison à Hermione, ou quoi ? » Paf, argument imparable ! « Je vous dit que je n’ai pas acheté cet animal pour le martyriser. Malfoy la fouine ne subira aucun mauvais traitement, d’aucun d’entre vous, c’est clair ? Sinon je n’hésiterai pas à vous faire passer le goût de faire des blagues foireuses... »
Le ton de Harry étonna un peu ses amis. Il ne plaisantait vraiment pas. Et après qu’il fut sorti du dortoir, son animal blotti dans le creux de son bras, les quatre garçons restèrent un instant silencieux.
« Qu’est ce qui lui prend ? On n’allait pas lui faire de mal, à sa fouine... » Ron paraissait un peu blessé.
« Il est un peu sur les nerfs en ce moment, non ? » remarqua Neville.
« Y ferait mieux de se payer une fille plutôt qu’un animal de compagnie, déclara Seamus. Ca l’aiderait à se calmer peut être... »
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« Il l’a appelée Malfoy ? » La voix de Millicent Bullstrode oscillait entre l’incrédulité totale et l’amusement profond.
« Ouaip, chérie, si ça c’est pas un signe... » lui répondit Pansy en se laissant tomber, sans aucune gêne, sur le profond canapé que l’autre jeune fille occupait déjà. Elle atterrit sur les genoux de sa compagne, et s’y installa confortablement.
« Il l’a appelée Malfoy ?!! »
« Tu vas le répéter combien de fois, Milly ? » la coupa une voix un peu agacée.
« Toi, la fouine, tu m’appelles pas Milly. Tu m’appelles Millicent. On n’a pas élevé des véracrasses ensemble, figure toi... »
Draco releva brusquement les yeux du tas de paquets qu’il avait ramené de Pré Au Lard. Comme à chacune de ses sorties dans le petit village sorcier, il avait littéralement dévalisé les magasins. Secrètement, Draco espérait parvenir à l’exploit improbable de ruiner la famille Malfoy avant d’avoir atteint 20 ans... De toutes façons, il aurait toujours de quoi subsister grâce aux possessions de sa mère, celles qui lui venaient des Black. Et puis... faire enrager son père n’avait pas de prix...
« Petite garce ! Tu es vraiment une belle salope quand tu t’y mets. »
« Eeeh, je pensais que tu aimais les salopes. Après tout pour apprécier Potter... »
« Ne dit pas ça !! » rugit Draco. Depuis quelques temps, il supportait de moins en moins les insultes contre son Gryffondor. Il pouvait devenir extrêmement désagréable pour protéger « l’honneur » de son futur compagnon.
Ben oui, futur compagnon. Je vais quand même pas le laisser à quelqu’un d’autre ! Ce serait du gâchis.
Millicent Bullstrode haussa les épaules et reporta son attention sur le tas de paquets qui jonchaient le lit du Préfet Malfoy. Ses petits yeux bruns étincelèrent.
« Y’a quelque chose pour moi là dedans ? » demanda t-elle en minaudant.
« Ouais, une muselière... » grogna Draco.
Milly se renfrogna, tandis que Pansy éclatait de rire.
« En tous cas, dit elle finalement, on connaît au moins un des fantasmes de Potter maintenant. On sait qu’il voudrait te tenir en laisse. »
« Putain, les filles, c’est de ma vie qu’on parle ! Soyez un peu sérieuses ! Vous croyez que j’ai eu raison de lui faire des avances aussi... directes ? »
« C’est bon, Draco, tu lui as pas demandé de baisser son pantalon, non plus. Je t’assure que c’était juste ce qu’il fallait. »
Le garçon resta un instant silencieux, à soupeser ce qui venait d’être dit.
« Vous avez une technique de drague un peu agressive, je trouve... » finit-il par dire.
« Evidemment ! Si j’avais du attendre que Pansy fasse le premier pas, on en serait encore à s’appeler pas nos noms de famille. »
« Milly a raison, Draco. Il faut bien que l’un de vous deux prenne l’initiative. »
« Et ce sera pareil quand vous serez au pieu, chéri... »
Draco soupira. Lui et Harry au lit... Avec des pensées comme ça, il était sûr de faire de beaux rêves ce soir.
« Eh, Pansy, avoue qu’il avait la classe, aujourd’hui, mon petit Harry... souffla Draco en s’approchant du canapé.
« C’est vrai qu’il était pas mal fringué », reconnut la jeune fille.
« Il s’arrange avec le temps. Il ressemble moins à un clochard moldu », ajouta Millicent. « Tu pourras peut être en faire quelque chose de présentable, un jour. »
« Si j’avais pu le coincer dans les chiottes des Trois Balais... gémit Draco en rejoignant les deux amantes sur le sofa. Les trois ados se collèrent les uns aux autres, épaule contre épaule, et Draco prit un coussin sur ses genoux. « Je te jure ! Il aurait pas pu s’asseoir de toute la semaine... »
« Ouais, ça c’est un comportement que j’aime ! Agressif et dominateur ! Maintenant que tu as commencé, ne t’arrête pas. Chauffe le, le petit Potter ! Profite : tu as un sujet de conversation tout trouvé, il te suffit d’aller causer bestiole... »
« Ca peut le faire, » rajouta Pansy. « Ensuite, tu peux toujours faire dégénérer la conversation. »
« Ouais, je fais ça très bien d’habitude ».
« Et puis le double langage... Les Malfoys maîtrisent assez bien ça, n’est ce pas Draco chéri ? »
« Oh, Pansy, les Malfoys maîtrisent tout ce qui est double : double langage, double discours... double pénétration... »
« Draco !!! »
« Gniarc, gniarc, gniarc ! »
« Sang Pur ! Millicent ! Tu as vraiment un rire de hyène, ça fout les jetons ! »
Pansy lui administra une petite claque amicale sur la cuisse :
« Allez, chéri, déballe c’que t’as acheté pour ton amoureux, au lieu d’insulter ma Milly. On va choisir ensemble ce que tu dois lui offrir en premier. »
« Oh oui, montre nous les cadeaux pour Potter ! »
« Après le repas, les filles. En tant que Préfet, je me dois d’être présent à notre table pour faire régner la Loi et l’Ordre... »
« Hmm, je préfère quand tu fais régner la discorde et le Chaos. C’est plus drôle.
« Ca, Pansy chérie, » susurra Draco en prenant le bras de sa fiancée, tandis que Millicent volait un dernier baiser à sa compagne, « ce sera pour la table des Gryffondor. Je vais passer discuter avec mon Attrapeur préféré. »
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Ne le regarde pas, ne le regarde pas, ne le regarde pas... Ah, merde, j’ai regardé ! Il est vraiment trop beau...
Harry soupira. Draco Malfoy venait de faire son entrée dans la Grande Salle, Pansy Parkinson pendue à son bras, Millicent Bullstrode, Blaise Zabini, Crabbe et Goyle derrière lui.
Putain, Parkinson, lâche le ! Je suis sûr qu’il ne peut pas te toucher sans gerber ! C’est pas juuuuuste !!
Un second soupir vint rejoindre le premier. Aux yeux de tous ses condisciples de Gryffondor, Harry avait sa tête des mauvais jours. Il semblait totalement absent, voir même anéanti.
« Merde, comprenez le », avait murmuré Ron quand il s’était assis à table. « Se faire humilier par Malfoy en permanence, ça doit être usant pour les nerfs. »
« C’est vrai qu’ils se sont croisés au Trois Balais cet après midi ? » demanda Colin Crivey, qui regrettait visiblement de ne pas avoir été là pour LE scoop de la journée.
« Ouais. Ca a failli être saignant, » admit Ron, qui pavoisait d’être au centre de tant d’attention. « Moi et Harry, on était vachement remontés. Mais Malfoy, lui, il traînait sans ses deux gorilles, Crabbe et Goyle. Il était juste avec l’autre conne, Parkinson. »
Lavande et Parvati gloussèrent bêtement en jetant des coups d’œil à la dérobée vers la table des Serpentard.
« Alors du coup, ce trouillard a préféré se la jouer séducteur ! »
« Un trouillard qui se la joue séducteur ? Tu dois être en train de parler de toi, Weasley, pas vrai ? »
Au son de la voix honnie, Ron sursauta sur son banc, et se retourna vivement. Draco Malfoy, fidèle à lui-même, vêtu avec élégance et sobriété, ses cheveux blonds négligemment rejetés en arrière, avait approché sans bruit de la table des Gryffondor. Il tenait Pansy par la taille, et elle-même avait passé son bras autour des épaules du jeune homme.
A l’instar de tous ses camarades, Harry s’était retourné en entendant Draco. Sur ses genoux, la petite fouine qui dormait, roulée en boule, ouvrit un œil paresseux.
Nan, c’est vraiment pas juste. Saleté de Parkinson, va crever ! T’as pas le droit d’être dans ses bras alors qu’il m’a allumé tout à l’heure... Pitiééé !!! Faites qu’il recommence. Cette fois je suis prêt, je pourrais lui répondre, et il comprendra que je suis d’accord pour Tout. Ab-So-Lu-Ment Tout !
Pourquoi attendre, alors ? Fais le premier pas, drague le, lui indiqua une petite voix qui, depuis quelques temps, lui donnait vraiment des conseils dangereux.
Nononononon... J’oserai jamais ! En plus, y’a trop de monde dans cette foutue Grande Salle. Comment veux tu faire des déclarations enflammées devant... tous ces gens ?
« Eh bien, Potter, j’espère que tu as plus de réparti que ton ami le rouquin. Il ne sait faire le fier qu’avec les êtres moins évolués que lui. C’est pas facile à trouver, mais à cette table, il y a quelques beaux spécimens. »
« Malfoy, toi qui est un être évolué, enfin selon toi... Pourquoi t’es-tu perdu sur le chemin vers Ta table ? C’était trop compliqué ? Pourtant regarde, il suffit de suivre ce qui est vert, laid et stupide... » Harry pencha un peu la tête sur le côté, plissa les yeux, puis continua. « ... comme Parkinson par exemple. »
Draco serra les dents, et évita de répondre. A une époque pourtant, il ne se serait pas gêné. Il avait même déjà la réplique au bout de la langue : ce qui est vert, laid et stupide ? Comme tes yeux pas exemple ? Au lieu de cela, Draco lâcha Pansy, qui affichait un air condescendant, et s’approcha du Gryffondor.
« Eh, Potter, je vois que tu as... Malfoy sur les genoux. Comment va cette adorable créature ? »
Il s’arrêta juste devant Harry qui, assis, devait lever les yeux pour le dévisager. Puis il se pencha doucement, et sa main parcourut la distance qui la séparait de l’animal. Lorsque les doigts de Draco commencèrent à caresser la fourrure douce et chaude, la fouine se tourna d’elle-même sur le dos et offrit son ventre aux caresses.
Harry était tétanisé. Les doigts de Draco étaient tellement proches d’une... certaine partie de son anatomie qui, malgré tout son sang froid, risquait de ne pas rester insensible, ni endormi.
La honte suprême !! Je vais bander devant Malfoy et devant toute l’école...
« Y’a des fois, Harry, où je me dis que je devrais échanger ma place avec cette bête », murmura le Serpentard à voix à peine audible. « Après tout, quitte à avoir Malfoy sur tes genoux, autant avoir le vrai, non ? » Son pouce effleura très doucement la cuisse de Harry, qui ne put retenir un gémissement étouffé. Avant qu’il ait pu réagir, Draco s’était éloigné à nouveau, et faisait un clin d’œil à Pansy qui lui offrit en retour, un sourire d’une sincérité désarmante.
« Me feras tu l’honneur, chérie ? » demanda t-il avec distinction en lui offrant son bras.
Pansy hocha délicatement la tête, puis elle s’appuya doucement et sensuellement contre le corps du garçon, et déposa un baiser léger sur le coin de ses lèvres.
C’en fut trop pour Harry. Il se leva précipitamment, indifférent aux appels de Ron ou d’Hermione, et envoyant au sol Malfoy la fouine, qui atterrit souplement et regarda autour d’elle d’un air stupéfait. Mais son maître était déjà loin, et l’animal, de dépit, courut se mettre à l’abri sous une table. Ce fut une petite main constellée de tâches de rousseur qui l’attrapa au vol et l’emmena loin du tumulte de la Grande Salle.
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« J’y ai été un peu trop fort ? »
« Nan ! C’est un Gryffondor, il faut mettre le paquet pour qu’il comprenne. »
« Putain, Milly...cent, Millicent, je lui ai dit clairement que je voulais être sur ses genoux !! La prochaine étape, c’est de lui mettre directement la main dans le pantalon, ou quoi ? »
« Si tu fais ça, je veux être là pour voir sa tête ! » Pansy était surexcitée depuis le retour des trois conspirateurs dans la chambre de Préfet de Draco. « C’était impayable, j’te jure, il était tellement gêné, il ne savait plus où se mettre ! »
« Mais ça prouve que notre plan est bon. Il réagit exactement comme Pansy quand j’ai commencé à m’intéresser à elle. »
« Et tu t’attends à ce que j’agisse comme toi, Millicent ? Excuse moi, mais un Malfoy est censé se comporter avec classe et élégance... Si j’étais comme toi, je n’aurais qu’à le coincer dans un recoin sombre, ce n’est pas ce qui manque à Poudlard, et ensuite j’improviserais... »
« Très bon plan ! J’approuve. Reste à savoir où se trouve Potter. L’avantage, c’est qu’il traîne souvent seul... »
Draco leva les yeux au ciel, de découragement. Ces deux filles étaient totalement déchaînées. Il finissait par se demander s’il n’avait pas signé son arrêt de mort en acceptant leur aide pour conquérir Harry.
D’un geste souple, il ôta sa robe d’uniforme, fit passer son chandail au dessus de sa tête, et s’effondra sur son lit. Une simple caresse avait failli lui faire perdre toute maîtrise. Un frôlement, du bout du pouce, sur le tissu qui recouvrait une cuisse, avait suffi pour qu’il ait envie d’envoyer balader honneur et réputation, et se jeter sur Harry pour le violer.
Je t’aurais pris sur cette table, je te jure Harry. Je t’aurais fait jouir avant que quiconque puisse m’arrêter...
Son érection n’avait pas disparue, et cela commençait à être extrêmement douloureux.
« Toi, mon pauvre chéri, tu attends qu’on parte pour passer aux travaux manuels », dit Milly sans aucune pudeur.
Pansy soupira. Visiblement, elle avait espéré profiter de la chambre et du lit...
« Inutile de soupirer comme une âme en peine, Pansy chérie. Je vous laisse jusqu’à minuit, ensuite je reviens dormir. Essayez de ne pas être à poil quand je repasserai cette porte, je suis un garçon sensible tout de même. »
Un petit rire sarcastique accueillit cette déclaration.
« Eh, emmène ta bestiole avec toi. J’aime pas quand Potter nous mate ! » entendit Draco alors qu’il quittait sa chambre.
Après avoir tourné un moment en rond dans les couloirs froids et lugubres, avec pour seule compagnie son corbeau, Draco Malfoy décida que son directeur de maison était peut être la personne idéale à qui parler. Après tout, même si personne n’était censé le savoir (et un certain nombre l’ignoraient encore), Severus Rogue, Maître des Potions inquiétant et terreur de bien des élèves, fréquentait quand même une Gryffondor.
Ginny Weasley.
La sœur de l’autre crétin.
Avec Rogue.
Vraiment le monde ne tournait plus très rond. Mais puisque les Gryffondor semblaient être une espèce différente des autres sorciers, avec des principes bizarres et des réactions imprévisibles... peut être était-il judicieux d’aller demander conseil à un homme qui avait réussi à en attirer un exemplaire dans son lit.
Nanti de ces bonnes résolutions, Draco dirigea ses pas vers les cachots où se terrait le Maître des Potions.
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Ouf, plus long que prévu, ce chapitre. J'espère que vous avez aimé